Loïc Akono, basketteur professionnel messin

Basketteur professionnel français de renom, Loïc Akono évolue aux Metz Canonniers. Il a été victime le 28 janvier 2023 dernier de racisme lors de l’un de ses matchs contre le club de Charleville-Mézières. Suite à ce regrettable événement, nous avons eu la chance de pouvoir lui demander directement son ressenti au travers d’une interview. Nous souhaitons mettre à l’honneur les valeurs fédératrices du sport et sensibiliser contre les actes d’incivisme, de discrimination et de racisme de façon plus générale.

Peux-tu nous retracer ton parcours professionnel de tes débuts jusqu’à maintenant ? Que retiens-tu de ta carrière (succès ou regrets)?

Peux-tu nous réexpliquer ce qu’il s’est passé ? Quelle a été ta première réaction ?

Ce 28 janvier 2023 a lieu une rencontre de nationale 2 entre l’équipe de basket de Metz et celle de Charleville-Mézières. Ce match serré était plein de tensions aussi bien pour les joueurs que pour les supporters puisque l’équipe messine jouait la tête de classement tandis que l’Étoile de Charleville-Mézières cherchait le maintien. Autrement dit, l’équipe de Charleville-Mézières risquait la relégation. C’est dans ce contexte tendu qu’un homme a crié “relève-toi bonobo !”, alors que Loïc Akono venait de chuter devant les tribunes durant le 3ᵉ quart-temps.

« Relève toi bonobo ! »

À la suite des propos tenus, Loïc essaie de parler à la personne, de comprendre. L’arbitre lui a néanmoins demandé de ne pas continuer d’échanger avec l’homme sous peine d’être sanctionné d’une faute technique. Pour ne pas aller plus loin, le basketteur a donc décidé de quitter le terrain et de ne pas finir le match.

Est – ce la première fois que tu es confronté à ce genre de propos, que ce soit sur un terrain de sport ou dans la vie quotidienne ?

C’était la première fois qu’il était confronté à des remarques racistes, c’est pourquoi il s’est senti blessé et humilié. Il faut rappeler que la violence verbale peut faire bien plus de mal que la violence physique. Loïc relativise néanmoins en rappelant que ce genre de remarque raciste arrive plus rarement au basket que dans le foot, comme ce qui se passe actuellement en Italie ou encore en Espagne avec le joueur Vinicius Jr. Nous devons agir contre ces comportements racistes et discriminants que ce soit dans le sport ou dans la vie quotidienne.

Est-ce que tu as été soutenu par ton équipe, ton coach ou autres  ? Y a-t-il eu des répercussions mises en place par la fédération ?

Après les actions médiatiques menées par Loïc Akono, un élan de solidarité s’est mis en place. D’Instagram à Tweeter, en passant par les journaux locaux, Loïc a été soutenu par plusieurs centaines de milliers de personnes. Il a également reçu le soutien de sportifs, notamment Nicolas Batum le joueur international français. De surcroît, il pouvait compter sur l’aide de son équipe et de ses coéquipiers, qui ont d’ailleurs eux aussi porté-plainte contre l’auteur des propos. Cette vague d’entraide incarne bien les valeurs de camaraderie et de collectif véhiculées par le sport.

Que veux-tu dire pour répondre à cela ? Le message à faire passer par rapport au racisme ?

Pour toi, quelles solutions doivent être mises en place pour lutter contre le racisme ?

Afin de lutter contre le racisme, Loïc préconise une attitude ferme. Il souhaiterait faire des exemples pour dissuader quiconque oserait avoir ce genre de comportement. D’autant plus qu’avec les technologies actuelles, nous serions en mesure de cibler les auteurs de ces actes dans l’intention de les interdire d’événements sportifs. Outre ces mesures répressives, Loïc pense que la lutte contre le racisme passe par la prévention et la sensibilisation. C’est pourquoi il faudrait, selon lui, une nouvelle réglementation pour le corps arbitral qui ne sait pas réagir face à ce genre de situation.

Quel est ton message à faire passer pour la lutte contre le racisme auprès de la jeunesse ?

« Si on voit ça autour de soi, il ne faut pas le tolérer et prendre les mesures nécessaires pour éviter que ça arrive et que ces gens soient punis. »

Loïc Akono